Jésus est-il mort sur un poteau ou sur une croix? |
Étymologie des termes rencontrés
Effectivement, de nombreuses traductions de la Bible emploient le mot croix. Cela est dû à la croyance répandue selon laquelle linstrument de supplice auquel Jésus fut pendu était une croix faite de deux pièces de bois et non un simple pieu ou poteau. La tradition, et non les Saintes Écritures, dit aussi que le condamné ne portait pas les deux pièces de la croix, mais uniquement la traverse, appelée patibulum ou antenna. Ainsi, certains essaient déluder la question du poids de la croix, trop lourde pour quun seul homme la traîne ou la porte au Golgotha.
Crux dans la vulgate et le "supplice de la crux".
A Rome le supplice de la crux désignait différentes sortes de supplice:
le pal (in crucem suffigere: mettre sur un pal)
la croix (cruci affigere : attacher à une croix)
la potence (pendere in cruce : pendre à une potence).
L'usage du supplice de la crux n'apparaît pas à Rome avant les guerres puniques (IIIème et IIème siècle avant notre ère), et Tertullien (IIème siècle de n.e) le fait remonter à l'histoire de Regulus (extrait du dictionnaire étymologique de la langue latine, de A.Ernout Paris 1967).
En latin le mot crux désignait un gibet ou une potence. Cela pouvait être un simple pieu, le timon d'un char auquel on attachait la victime les mains liées derrière le bois. C'était le crux simplex.
La crux commissa ou crux summissa était en forme de T, la crux capitata ou immissa avait une barre qui traversait le poteau à son sommet et pour finir la crux decussata qui avait deux montants égaux et obliques comme un X, appelée aujourd'hui "croix de Saint André" par allusion au martyr que subit ce chrétien.
Jésus est-il mort sur un poteau ou sur une croix?
Quel terme utilisèrent les rédacteurs de la Bible dans le texte original, pour expliquer linstrument sur lequel est mort Jésus-Christ? Il existe deux mots grecs pour décrire linstrument dexécution sur lequel le Christ est mort: stauros et xulon. Que révèle le grec original quant à la forme de linstrument sur lequel Jésus fut mis à mort ?
Note : les rédacteurs de la Bible utilisèrent le nom grec stauros 27 fois et les verbes stauroô 46 fois, sunstauroô (le préfixe sun voulant dire “avec”) 5 fois et anastauroô (ana signifiant “encore”) une fois. Ils employèrent aussi 5 fois le mot grec xulon, qui signifie “bois”, pour désigner l’instrument de supplice sur lequel Jésus fut cloué.
Stauros, tant en grec classique quen koinè, nemporte aucunement lidée dune "croix" faite de deux pièces de bois. Il désigne exclusivement un poteau vertical, un pieu ou un pilier, ou perche, comme on pourrait en utiliser pour élever une palissade.
Le Dictionnaire encyclopédique de la Bible par A. Westphal (Valence-sur-Rhône, 1973, tome premier, p. 257) dit à larticle Croix : Le mot croix (...) traduit (comme crux de la Vulg.) le grec stauros, qui signifie dabord pieu (élément de palissade ou de fortification), pal (instrument de supplice employé par Assyriens, Perses, Carthaginois, Égyptiens), ou encore poteau auquel était attaché ou suspendu le supplicié jusquà ce que mort sensuivît. (Voir aussi New Bible Dictionary, par J. Douglas, 1985, p. 253).
Le mot grec [stauros] que lon traduit par croix signifie à proprement parler poteau; cest un pieu dressé ou palis, auquel on pouvait pendre quelque chose, ou qui pouvait servir à clôturer un terrain. (...) Même chez les Romains, la crux (dont dérive notre mot croix) devait être à lorigine un poteau droit. (The Imperial Bible-Dictionary (Londres, 1874) de P. Fairbairn, tome I, p. 376).
On notera avec intérêt que les Écritures le désignent parfois par le mot xulon, quun lexique grec-anglais (Greek-English Lexicon de Liddell et Scott) définit ainsi: Bois coupé et prêt à être utilisé, bois de chauffage, bois de construction, etc. (...), pièce de bois, bûche, poutre, pieu, (...) gourdin, bâton, (...) poteau sur lequel les criminels étaient empalés, (...) bois sur pied, arbre. Comparer cette traduction avec Galates 3:13 et Deutéronome 21:22, 23.
Voici ce que dit W. Vine à ce propos : STAUROS (stauroV) désigne fondamentalement «un pieu ou un poteau vertical . On y clouait des malfaiteurs. Le nom comme le verbe stauroô, qui signifie fixer à un pieu ou à un poteau, sont à distinguer, quant à lorigine, de la croix ecclésiastique composée de deux pièces de bois (Vines Expository Dictionary of Old and New Testament Words, 1981, vol. 1, p. 256).
Un ouvrage biblique qui fait autorité (Strongs Exhaustive Concordance of the Bible) donne comme premier sens du mot stauros, poteau ou pieu, et pour le terme xulon, poutre, arbre ou bois. Le "New Bible Dictionary" déclare: Le mot grec pour croix (stauros, verbe stauroo) signifie tout dabord un poteau ou une poutre dressé verticalement, et ensuite un poteau utilisé comme instrument de châtiment et dexécution.
Un autre ouvrage déclare: Homère [poète grec de lAntiquité] emploie le mot stauros pour désigner un simple pieu, poteau ou poutre de bois, et cest ainsi que ce mot est employé dans tous les classiques grecs. Il ne désigne jamais deux pièces de bois placées en travers pour former un angle, quel quil soit, mais toujours une seule pièce de bois. Doù lemploi du mot xulon [ou xylon, qui signifie poutre ou bois] en rapport avec la mort du Seigneur. (...) Il y a donc des preuves complètes établissant que le Seigneur fut mis à mort sur un poteau vertical, et non sur deux pièces de bois formant un angle quelconque. (The Companion Bible, Appendice, page 186).
En confirmation, lappendice n°162 du "Companion Bible" déclare, à propos de stauros, que ce mot désigne un pieu ou un poteau dressé sur lequel étaient cloués les criminels que lon voulait exécuter. (...) Il ne désigne jamais deux pièces de bois placées en travers pour former un angle, quel quil soit, mais toujours une seule pièce de bois.
J. Parsons a écrit ce qui suit: Dans le grec original, pas un seul des nombreux livres du Nouveau Testament ne contient la moindre phrase prouvant même indirectement que le stauros utilisé pour Jésus était autre chose quun stauros ordinaire; rien ne prouve, à plus forte raison, quil se composait non pas dune, mais de deux pièces de bois clouées ensemble en forme de croix.
Ce nest pas chose insignifiante que nos instructeurs nous trompent lorsque, traduisant les textes grecs de lÉglise dans notre langue maternelle, ils rendent le mot "stauros" par croix et quils récidivent en faisant correspondre croix à stauros dans nos lexiques, sans prendre le soin dexpliquer que ce nétait en aucun cas la signification de ce mot aux temps apostoliques, que ce terme na revêtu ce sens principal, si tant est quil lait eu, que longtemps après, et encore parce que, sans preuves valables, on a supposé pour une raison quelconque que le stauros sur lequel Jésus avait été exécuté avait cette forme particulière. (The Non-Christian Cross, pp. 23, 24).
Un témoignage explicite nous est également fourni par le rhéteur Lucien de Samosate. Dans son pamphlet De morte Peregrini (vers 169-170), il parle de ce grand homme, Jésus, qui a été empalé en Palestine pour avoir introduit une célébration religieuse nouvelle. Le verbe grec utilisé par Lucien est anaskolopizein qui signifie empaler et non crucifier (Histoire du christianisme, ed. Desclée , octobre 2000, Vol 1, p9).
Le fait que Luc, Pierre et Paul employèrent également xulon comme synonyme de stauros est un argument supplémentaire montrant que Jésus fut exécuté sur un poteau vertical sans traverse ; cest là en effet ce que signifie xulon dans ce sens spécial (Ac 5:30 ; 10:39 ; 13:29 ; Ga 3:13 ; 1P 2:24). On trouve aussi xulon dans la Septante en Ezra 6:11 où il est question dune seule poutre ou pièce de bois sur laquelle on devait attacher celui qui transgressait la loi.
Le mot latin utilisé pour linstrument sur lequel Christ mourut est crux qui, selon Tite Live, célèbre historien romain du Ier siècle de notre ère, décrit un simple poteau. Une encyclopédie (Cyclopedia of Biblical, Theological, and Ecclesiastical Literature) dit que la "crux simplex" était un simple poteau dune seule pièce sans traverse [barre transversale]. Et ce mot "crux" a été utilisé dans les traductions de la Bible en latin pour rendre le terme grec stauros. Comme le mot latin crux et le mot français croix se ressemblent, beaucoup pensent à tort quune crux était nécessairement un poteau muni dune barre transversale, confusion que le lecteur averti d'ouvrages latins ne commet pas.
Pourquoi Jésus dut mourir sur un poteau? Le témoignage des Saintes Écritures.
Premièrement.
Lorsque Yahwah (héb:Yehwah) Dieu donna sa loi aux Israélites, ils sengagèrent à sy soumettre (Ex 24:3). Toutefois, étant descendants du pécheur Adam, ils ne pouvaient y arriver parfaitement. Cest la raison pour laquelle ils tombèrent sous la malédiction de la Loi.À ce sujet, lapôtre Paul écrivit : Tous ceux [...] qui dépendent des uvres de la loi sont sous une malédiction ; car il est écrit : Maudit est tout homme qui ne demeure pas dans toutes les choses écrites dans le rouleau de la Loi afin de les pratiquer. [...] Christ, par rachat, nous a libérés de la malédiction de la Loi en devenant malédiction à notre place, parce quil est écrit : Maudit est tout homme pendu à un poteau (Ga 3:10-13). (Le mot hébreu correspondant à arbre désigne aussi le poteau ou pieu sur lequel un corps était pendu (Gn 40:19 ; Dt 21:22, 23 ; Jos 8:29 ; Est 2:23). Dans lapplication quil fit de Deutéronome 21:23, lapôtre Paul employa le mot grec xulon -bois- Ga 3:13).
En effet la loi fut écrite pour rendre les péchés manifestent, et démontrer la vanité des oeuvres personnelles relatives au salut (Rom 8:20). Il était nécessaire que Dieu fournisse la rançon par le moyen de Christ afin qu'il lève la malédiction. Pour ôter la malédiction Jésus devait accomplir la Loi (Mat 5:17), et c'est la raison pour laquelle Jésus devait être pendu à un poteau comme un criminel maudit.
Deuxièmement.
Afin dôter la malédiction du péché de dessus eux, les hommes et les femmes qui le souhaitent doivent agir selon ce qui a été préfiguré dans le désert, alors que les israélites entamaient leur pérégrination dans le désert. A un certain moment et à cause de leur rébellion, ils sont tombés sous le coup d'une malédiction mortelle.
Pour être sauvés, ils devaient fixer du regard un serpent de cuivre suspendu à un manche de bois ou hampe (c'était un acte figuratif mais non idolâtrique. Par contre cela l'est devenu par la suite comme on peut le constater en 2 Rois 18:4)."Moïse aussitôt fit un serpent de cuivre et le plaça sur la perche; et voici ce qui arriva: si un serpent avait mordu un homme et si ce dernier regardait le serpent de cuivre, alors il restait en vie" (Nombres 21:9).
"Et de même que Moïse a élevé le serpent dans le désert, de même le Fils de l’homme doit être élevé, pour que tout homme qui croit en lui ait la vie éternelle" (Jean 3:14-15; Jean 8:28; Jean 12:32).
Exécution romaine trouvée à Halicarnassus
Cf citation ci-dessousTroisièmement.
Étant donné que Pilate avait déjà eu de graves démêlés avec les juifs, et que la "croix était offensante pour ceux-ci" (The Lion Handbook to the Bible", Lion Publishing, 1992 p591), il semble peu probable que ce gouverneur ait concouru à une agitation supplémentaire. D'autre part, si l'on considère le procès de Jésus, on remarque que Pilate ne veut pas déplaire aux juifs réunis à Jérusalem (l'agitation est déjà grande).
Quatrièmement
La mise au poteau de Jésus réalisait pleinement une des ombres de la loi (Heb 10:1) car c'est pour rendre témoignage à Jésus que fut établie la prophétie (Rév 19:10). Le jour de sa mort, Jésus a accompli simultanément plusieurs prophéties comme : le bouc pour Azazel, le corps des animaux portés en dehors de Jérusalem, etc... Par conséquent, pour que la malédiction de la loi soit ôtée, Jésus devait accomplir la prophétie, sans quoi la confusion aurait été jetée dans l'esprit des futurs disciples.
Il semble qu'il apparaisse très clairement pour un esprit honnête que le témoignage du texte biblique, de la prophétie, et de l'histoire antique, démontre qu'il y a une méconnaissance, au sein de beaucoup de croyants, de la vérité historique.
Comment la confusion a-t-elle pu s’établir ?
Puisque les faits précités sont authentiques, certains se sont demandés en toute sincérité : comment un
événement d’une telle importance a pu être remodelé? L’étude de l’histoire de l’Église primitive permet d’éclaircir les choses quand on considère,
sans passion, les éléments historiques.
Pour étayer notre argumentation, il est nécessaire de prendre en considération les grandes persécutions que les premiers chrétiens ont supportées. Ces chrétiens ont subit la rage de leurs tortionnaires. A Rome par exemple, ils étaient crucifiés et servaient de torches après avoir
été
enduits de substances inflammables. Après une période de calme parfois, d’autres
méchancetés s’ensuivaient, avec des tortures plus ou moins affinées selon la cruauté des bourreaux ou de l’empereur romain.
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A Rome particulièrement, les martyrs étaient souvent mis sur une croix en forme de T (crux commissa ou crux summissa) comme en témoigne ce dessin de la main d’un enfant. La tête d'âne était une offense blessante à l'égard des chrétiens
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Comme il est arrivé que bien des fois les disciples de Jésus soient exposés sur une crux capitata
ou sur une crux
decussata,
ils sont très nombreux ceux qui ont fait une application très littérale des paroles de saint Paul que nous retrouvons dans sa lettre au Philippiens (3 :10) ou
dans sa lettre aux Romains (6 :5).
Dans l’esprit des chrétiens d’hier, comme Tertullien, étant donné que les disciples du Christ mouraient d’une mort sacrificielle, ils avaient une mort semblable à celle de Jésus.
De là à appliquer la mort de ces chrétiens à celle de Jésus-Christ, il n'y avait qu'un pas à franchir.
On peut comprendre qu'au lieu d’arrêter là la comparaison, nombreux sont ceux qui sont allés plus loin dans leurs interprétations. Puisque certains chrétiens étaient
empalés, ils allaient jusqu’à comparer leur mort, où
quelques uns étaient crucifiés, à la mort de Jésus-Christ. Et c'est de cette
manière que peu à peu, la confusion s'est établie, ce qui du reste, est
confirmé par d'autres événements futurs qui seront approfondis
ultérieurement. D'un point de vue religieux, il n'y a rien d'anormal à ce que
la mort des uns soit comparée au martyr du Christ. Par contre, faire dire à la
Bible ce qu'elle ne dit pas, parce que des hommes ou des femmes sont morts en
croix, ce n'est ni de l'histoire exacte ni la vérité.
Il n'était pas facile d'être un chrétien fidèle. Ce fut une véritable épreuve d’endurance jusqu’au 4ème siècle où le christianisme mêlé de paganisme est devenu religion d'état. L’histoire de l’Église primitive montre que les chrétiens ont introduit petit à petit d’autres formes de croyances, comme on peut le lire dans des ouvrages apocryphes tels l'épître à Barnabé ou le pseudo évangile de Thomas. Cette affirmation est confirmée par de nombreuses découvertes comme celles qui sont mentionnées ci-dessous.
Alors pourquoi la croix?
Mons Perret qui passa quatorze années à faire des recherches dans les catacombes de Rome, compta un total de 11 000 inscriptions parmi les centaines de milliers de tombes. Selon lui ce n'est pas avant les dernières années du IVème siècle que le signe de la croix apparaît. Parmi les signes qui apparaissent se trouvent:
la colombe, symbole de l'esprit saint
la lyre symbole de la joie
l'ancre symbole de l'espérance
le poisson parce qu'en grec les lettres du mot poisson sont les mêmes que les initiales de"Jésus-Christ, Fils de Dieu, Sauveur"
L'usage de la croix parmi les chrétiens viendra d'Égypte et plus particulièrement de la congrégation de Cartage, selon Alexandre Hislop. Ce fut la croix ansée, la forme la plus proche de celle utilisée aujourd'hui.
Pour reprendre les paroles de W.Vine dans son Dictionnaire interprétatif des mots du Nouveau Testament (angl.), Stauros (...) désigne en premier lieu un poteau droit. ( ). La croix à deux poutres a son origine dans lantique Chaldée; elle était employée comme symbole du dieu Tammouz (étant en forme de Tau mystique, initiale de son nom) dans ce pays et dans les pays limitrophes, y compris lÉgypte.( ) Vers le milieu du IIIe siècle ap. J.-C., ou bien les Églises sétaient écartées de certaines doctrines de la foi chrétienne, ou bien elles les avaient travesties. Pour accroître le prestige du système ecclésiastique apostat, les Églises admettaient en leur sein les païens, sans quils eussent été régénérés par la foi, et leur permettaient de conserver, en grande partie, leurs signes et symboles païens. Doù le Tau ou T, dans sa forme la plus employée, avec la barre transversale abaissée, qui fut adopté pour représenter la croix du Christ.
On lit dans le Dictionnaire Encyclopédique universel: On a longtemps cru que la croix, considérée comme emblème religieux, était spéciale aux chrétiens. Il nen est rien. Le livre "Un double héritage: La Bible et le British Museum" (angl.) déclare: Il peut être troublant dapprendre que le mot "croix" napparaît nulle part dans le texte grec du Nouveau Testament. Ce terme traduit toujours le grec [stauros] qui signifie pieu ou poteau droit. À lorigine, la croix nétait pas un symbole chrétien; on la doit à lÉgypte et à Constantin. On lit encore dans la Nouvelle Encyclopédie catholique: La représentation de la mort rédemptrice du Christ au Golgotha napparaît pas dans lart symbolique des premiers siècles chrétiens. Influencés par linterdiction de faire des images taillées, interdiction contenue dans lAncien Testament, les premiers chrétiens se refusaient à représenter linstrument de la [mort] du Seigneur. (...) La croix apparaît au temps de Constantin.
À propos des chrétiens du Ier siècle, un ouvrage déclare: Ils nutilisaient pas le crucifix ni aucune autre représentation matérielle de la croix. (History of the Christian Church (New York, 1897) de J. Hurst, tome I, p. 366).
La croix de Constantin.
Constantin est lempereur romain qui convoqua le concile de Nicée en 325 de notre ère et lincita à adopter la doctrine non biblique selon laquelle Christ était Dieu. Son but était de consolider son empire composé de païens et de chrétiens apostats. Voici ce que la Nouvelle Encyclopédie britannique dit à son sujet: La veille de sa victoire sur Maxence, en 312, Constantin eut une vision dun signe quil interpréta comme un signe céleste, la croix. Il crut voir là un gage divin de son triomphe. Cet ouvrage ajoute que, par la suite, Constantin encouragea la vénération de la croix. (Comparer avec Jean 18:36 et Matthieu 26:52).
Le livre "Étranges survivances" (angl.) dit à propos de Constantin et de sa croix: Il ne fait guère de doute quil agissait pour des motifs politiques; le symbole quil a élevé flattait les chrétiens engagés dans son armée, dune part, et les Gaulois [païens], dautre part. (...) Aux yeux de ces derniers, ce signe était le gage du soutien de leur divinité solaire, le dieu-soleil quils adoraient. Le signe céleste vu par Constantin était imprégné de paganisme et navait rien à voir avec Dieu ou le Christ.
C'est seulement après l'édit de Milan en 312 que la croix fut utilisée comme le signe permanent de la rédemption chez les chrétiens sous la tutelle de l'empereur romain Constantin. C'est alors que l'église, alors triomphante et libre, se dota d'un monogramme de Christ représenté par:
la
lettre grecque "Khi"
initiale de Christ
croisée
verticalement par un "rhô"
et
parfois horizontalement par un "iôta"
pour donner |
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ou |
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que
l'on peut retrouver |
Quelles sont les origines historiques de la croix?
Des objets variés, marqués de croix de différentes formes, datant dépoques bien antérieures à lère chrétienne, ont été retrouvés dans presque toutes les parties du vieux monde. LInde, la Syrie, la Perse et lÉgypte ont toutes fourni dinnombrables exemples de tels objets (...). Lutilisation de la croix en tant que symbole religieux, dans les temps antérieurs au christianisme et parmi les peuples non chrétiens, peut probablement être considérée comme presque universelle; et, dans de très nombreux cas, elle était rattachée à une certaine forme de culte de la nature.(Encyclopædia Britannica (1946), tome VI, p. 753).
La forme de la croix, deux poutres à angle droit, a son origine dans lantique Chaldée; elle était employée comme symbole du dieu Tammouz (étant en forme de Tau mystique, initiale de son nom) dans ce pays et dans les pays limitrophes, y compris lÉgypte ».
Notons le commentaire suivant, tiré du livre "The Cross in Ritual, Architecture, and Art" : Fait étrange mais incontestable, dans les siècles qui ont précédé la naissance de Christ et, depuis lors, dans des pays qui nont pas été touchés par lenseignement de lÉglise, la croix a été utilisée comme symbole sacré. [...] Les adorateurs de Bacchus, en Grèce, de Tammouz, à Tyr, de Bel, en Chaldée, et dOdin, en Norvège, représentaient chacune de ces divinités par un symbole en forme de croix (Par G. Tyack, Londres, 1900, p. 1).
Les prêtres égyptiens et les rois pontifes tenaient la croix en forme de Crux Ansata (...), qui représentait leur qualité de prêtres du dieu Soleil et portait le nom de Signe de vie. (The Worship of the Dead (Londres, 1904) du colonel J. Garnier, p. 226).
Les monuments et les tombeaux égyptiens sont ornés de diverses représentations de la croix. De nombreuses autorités en la matière les considèrent comme des symboles du phallus [représentation du membre viril] ou du coït. (...) Dans les tombeaux égyptiens, on trouve la croix ansée [croix surmontée dun cercle ou anse] à côté du phallus. ( A Short History of Sex-Worship (Londres, 1940) de H. Cutner, pp. 16, 17; voir aussi The Non-Christian Cross, p. 183).
Ces croix symbolisaient le dieu-soleil à Babylone, et elles sont apparues pour la première fois sur une monnaie de Jules César (100-44 av. n. è.), puis sur une monnaie frappée par son héritier, Auguste, en 20 avant notre ère. Du temps de Constantin, les pièces portaient généralement le symbole, mais on rencontre aussi le même emblème sans le cercle qui lentoure et avec quatre branches égales se coupant à angle droit; on le vénérait comme la roue solaire. Il faut dire que Constantin était un adorateur du dieu-soleil, et quil nest entré dans lÉglise quun quart de siècle après avoir eu la vision de la croix dans les cieux.(The Companion Bible, appendice no 162; voir aussi The Non-Christian Cross, pp. 133 à 141).
Conclusion :
Dans lancien Israël, des Juifs infidèles ont pleuré la mort du faux dieu Tammuz. Yahwah (héb:Yehwah) a qualifié leur conduite de chose détestable. (Ézéch. 8:13, 14.) LHistoire montre en effet que Tammuz était un dieu babylonien et que la croix constituait son symbole. Depuis sa fondation aux jours de Nimrod, Babylone se posait en ennemie du divin Créateur et du vrai culte (Gen. 10:8-10; Jér. 50:29).
Du fait que lusage de la croix remonte au temps de lAntiquité et du paganisme, quil est prouvé que le Christ na pas été attaché sur une croix et que les premiers chrétiens nutilisaient pas ce symbole, on est conduit à conclure ceci: la croix nest pas un symbole chrétien.
Cette étude montre que l'usage de la croix n'honore pas Dieu puisqu'il s'agit d'un symbole qui lui est opposé. Par conséquent le fidèle devrait s'interroger (Voir aussi Jean 17:17 ; 1 Thes 3:13 et Phil 1:9-10). De plus, selon les paroles de notre Seigneur Jésus-Christ, un chrétien se doit d'adorer Dieu avec l'esprit (Jean 4:24) et n'a donc pas besoin d'objet de culte, ce qui s'oppose à la vérité (Jean 4:24). C'est d'ailleurs ce que les chrétiens des deux premiers siècles avaient bien compris, puisque les symboles n'apparaissent que très tardivement (Voir I Cor. 10:14).
Note au sujet de : "Maudit est tout homme pendu à un poteau".
Lapôtre Paul cite les paroles du Deutéronome 21:23 où nous lisons :"son
cadavre ne passera pas la nuit sur le poteau, mais il faudra absolument que tu l’enterres
ce jour-là, car le pendu est chose maudite de Dieu ; et tu ne devras pas
souiller ton sol, que Yahwah ton Dieu te donne en héritage".
Il est intéressant de comparer ce texte avec celui mentionné en Josué 8:29.
"Il pendit le roi de Aï à un poteau, jusqu’au
temps du soir ; et, comme le soleil était sur le point de se coucher, Josué
donna l’ordre : alors on descendit son cadavre du poteau (segond -bois-,
Lienard -arbre-), on le jeta à l’entrée
de la porte de la ville et on éleva sur lui un grand tas de pierres, jusqu’à
ce jour".
A ce sujet voici ce que déclare Moïse Maïmonide, célèbre écrivain juif du XIIème siècle: "On ne pend jamais quelqu'un à un arbre fermement enraciné, mais plutôt à un bois déraciné, afin qu'il ne devienne pas un sujet de controverse. En effet, le bois sur lequel quelqu'un a été attaché est appelé à disparaître parce que le nom du supplicié ne doit pas rester associé à ce bois, et que les gens pourraient dire :"c'est le poteau sur lequel untel a été attaché" ou "c'est la pierre avec laquelle untel a été lapidé" (...). Tous ces témoins disparaissent avec ceux qui ont péri".
Voici ce que déclare Kalinski dans "Vaticinia Observationibus Illustrata" : "les juifs haïssaient plus que tout le bois sur lequel quelqu'un avait péri, c'est pourquoi ils le recouvraient de terre" (page 342).
Cela aidera peut-être le lecteur à comprendre la malédiction que Christ a subie.
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